Maghreb : Banlieue de l’Europe

Etat d’urgence pour les subsahariens

Association des Travailleurs Maghrébins de France
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communiqué de presse

Une actualité efface l’autre. Après le Maroc et sa gestion musclée des migrants subsahariens (assassinats, déportation dans le désert et expulsion de 3600 personnes), c’est l’Algérie qui a pris le relais.

400 agents de la sécurité ont entrepris de faire la chasse aux africains, et ont encerclé le camp de l’oued Jorgi (environ de Maghnia). Selon la presse algérienne, le 4 décembre 2005, 700 subsahariens ont été arrêtés et emmenés par avion au sud de l’Algérie dans le camp de Ksar Tililane à Adrar (sud de l’Algérie) pour être expulsés vers leur pays d’origine.

L’ATMF a eu la confirmation par le HCR à Alger que 59 ivoiriens et 20 congolais demandeurs d’asile ont été également transférés vers ce camp et risquent d’être expulsés dans la foulée au mépris du droit d’asile.

L’UE a annoncé le 24 novembre par l’intermédiaire de son ambassadeur à Alger, Mr Lucio Guerrato : « Nous avons décidé de doubler la mise pour le programme MEDA II en le portant à 10 millions d’euro ». Le principal bénéficiaire sera la police algérienne des frontières. L’UE a également décidé de débloquer 40 millions d’euro pour le Maroc. Cette sous-traitance de la répression s’apparente à du mercenariat : on paye pour faire le sale boulot (expulsions, atteintes aux droits...).

L’ATMF appelle l’ensemble de forces démocratiques au Maghreb et en Europe à s’opposer à cette politique de type colonial qui remet en cause les liens fraternels et séculaires entre le Nord et le Sud de l’Afrique. L’ATMF, tout en dénonçant les expulsions, exige du HCR la protection des 79 demandeurs d’asile.
Paris