Death by Rescue

Rapport Forensic Oceanography/Watch the Med, avril 2016

Un an après les deux naufrages qui, les 12 et 18 avril 2015, ont coûté la vie à plus de 1200 migrant.e.s, 500 personnes sont portées disparues suite au chavirement de leur bateau, survenu la semaine dernière, toujours en Méditerranée.

Cet énième naufrage prouve, s’il le fallait encore, que la surveillance et l’entêtement sécuritaire priment sur le sauvetage. Bien que l’Union européenne (UE) et ses Etats membres prétendent agir pour éviter les pertes de vies humaines, les nombreux navires patrouillant en mer – de l’Agence Frontex, de l’opération Sophia ou encore de l’OTAN – affirment n’avoir aucun élément sur ce naufrage, alors que des centaines de personnes semblent s’être noyées sous leurs yeux.

Le laboratoire de recherche britannique Forensic Oceanography - en collaboration avec Watch The Med - publie un rapport qui reconstruit les évènements et conditions ayant mené à cette macabre succession de tragédies. Il démontre qu’en mettant fin à l’opération militaro-humanitaire Mare Nostrum en novembre 2014 pour faire place à Triton, opération de contrôle bien plus limitée et modeste, sous l’égide de l’agence Frontex, les Etats membres de l’UE, ses institutions et agences ont créé en toute connaissance de cause les conditions qui allaient mener à cette hécatombe, au nom de la sécurisation des frontières européennes.

Les objectifs de la dissuasion des migrant.e.s et du verrouillage des frontières de l’Union continuent de primer sur la protection des vies humaines. Les résultats sont sous nos yeux.

Rapport en anglais disponible sur le site : https://deathbyrescue.org/