visite au CIE de Via Corelli (Milan)

Le 11 mars 2011, la conseillère régionale Chiara Cremonesi et des représentants de l’association italienne ARCI ont effectué une visite au centre d’identification et d’expulsion (CIE) de Via Corelli à Milan. Les conditions désastreuses qu’ils ont pu observer dans le centre et les 6 tentatives de suicides qui ont eu lieu après leur première visite, ont conduit les représentants d’ARCI à entrer une nouvelle fois dans le centre, soit le 22 mars 2011, avec le député Emuanuele Fiano.

Au cours de la première visite, ils ont pu rencontrer le directeur du centre, un dirigeant de la Préfecture et un fonctionnaire de police. Ces derniers se sont montrés extrêmement évasifs face aux demandes d’informations formulées par les représentants d’ARCI. L’accès à certaines parties du centre (notamment les espaces où se trouvaient les migrant-e-s) a été refusé. Lorsqu’ils ont pu s’entretenir avec des détenus, ces derniers affirmaient être écoutés avec des micros, une information difficile à vérifier mais toutefois révélatrice du climat à l’intérieur du centre. Les représentants d’ARCI ont aussi pu noter la présence de nombreux Tunisiens ; certains d’entre eux ont demandé à déposer une demande d’asile, mais le centre n’a jamais fourni les formulaires. Sur d’autres points, l’exercice des droits est aussi extrêmement problématique, puisque les migrant-e-s expliquent qu’ils/elles ne peuvent pas s’entretenir de manière confidentielle avec un avocat, un officier de police se trouvant généralement à proximité des deux personnes. Des tentatives de suicides, une grève de la faim, des passages à tabac à la suite de protestations ont aussi été rapportés par des étrangers lors d’appels téléphoniques au numéro vert qu’ARCI avait fourni aux détenu-e-s lors de la première visite.

Le manque de transparence de la part de la direction du centre (refus d’entrer dans certaines parties du camp, interruption des entretiens avec les détenu-e-s…) est particulièrement palpable. Les requêtes d’informations sur les nationalités et les situations administratives et juridiques des maintenu-e-s sont restées sans résultat. De plus, les retenu-e-s ne peuvent quasiment pas communiquer avec l’extérieur (confiscation des téléphones portables, cartes téléphoniques inutilisables). Selon ARCI, le centre est un « lieu où le droit est suspendu » et où les migrant-e-s sont abandonné-e-s à leur propre sort. La seule solution reste sa fermeture.