Visite au CRA de Rochambeau (Cayenne)

La députée de Guyane, Chantal Berthelot s’est rendue dans le CRA de Rochambeau à Cayenne le 29 mars 2011, avec un représentant de La Cimade. La députée a remarqué la mauvaise gestion des cellules, qui ne sont pas toujours distinctes pour les hommes et les femmes. Selon La Cimade, le fait que les femmes ne disposent pas d’un espace approprié, entrave la sécurité, les droits et la dignité des retenues. La réglementation prévoit en effet l’obligation pour les CRA d’aménager des cellules non mixtes. La Cimade rapporte que depuis le début de l’année, deux femmes ont déclaré avoir été agressées pendant la nuit par un retenu ; l’une d’entre elle aurait subi des attouchements. Les conditions de maintien sont également marquées par une grande vétusté des cellules et des sanitaires.

La députée a noté qu’une assistance médicale n’était possible qu’en matinée. Ce problème d’accès aux soins est renforcé par un accès aux droits très limité : les expulsions des personnes se faisant pour la plupart du temps dans un délai extrêmement bref (environ 24 h 00). En conséquence les migrants ne peuvent faire valoir leurs droits, ni déposer un recours devant le Tribunal Administratif. La Cimade souligne aussi que le contrôle judiciaire est quasi inexistant, ce qui accentue l’opacité de la procédure à l’œuvre dans le centre, déjà inscrite dans un cadre législatif et règlementaire dérogatoire au droit commun. Selon les données de la Cimade, en 2010, sur 6 073 personnes retenues à Rochambeau, 4 707 ont été reconduites à la frontière et seulement 400 ont été libérées du CRA par le Juge des Libertés et de la Détention.