La délégation, composée de représentants des associations Andalucia Acoge, CEAR et SOS Racismo, qui s’est rendue dans le CIE (Centro de Internamiento de los Extranjeros) a noté des équipements en mauvais état et une gestion du centre rappelant le milieu pénitencier. Or, la délégation a rappelé à la direction du centre que cette gestion carcérale va bien au-delà de la limitation de la liberté de circulation, seule privation de libertés prévue par la rétention. L’architecture du centre est marquée par la présence de nombreuses portes de sécurité et grilles, les cellules sont verrouillées de l’extérieur et l’accès à certains espaces (zones communes, sanitaires pendant la nuit) est limité. Les communications avec l’extérieur sont également difficiles, les téléphones portables sont interdits et l’usage de cabines publiques est restreint (aménagement de plages horaires, coûts élevés).
La délégation dénonce la présence des agents de police pendant les visites auxquels les détenus ont droit ; par ailleurs la durée de visite, en théorie limitée à 30 minutes, dépasse rarement plus de 5 minutes. Selon les détenu-e-s et certains employés du centre, la communication avec les avocat-e-s est difficile La délégation a observé une réelle opacité dans le règlement intérieur du CIE et les règles de fonctionnement ne sont pas uniformes. Cela constitue un obstacle évident au contrôle du centre. A ce propos, la loi espagnole prévoit que chaque centre puisse être contrôlé par le juge, toutefois ces contrôles sont encore rarement effectifs.