France, octobre 1933

Il y a 70 ans déjà en France

Les dispositions libérales sont maintenues jusqu’au 18 octobre 1933. A partir de cette date, l’application des mesures spéciales de sauvegarde qui avaient été prises au début du mois d’avril (facilités de passage des frontières) est suspendue et le régime normal antérieur rétabli. Dans une lettre adressée le 20 novembre 1933 à la LDH, le ministre des affaires étrangères justifie ainsi cette décision :

« En raison du nombre considérable de réfugiés d’Allemagne qui ont été recueillis en France et en considération également du fait que les israélites d’Allemagne ne paraissent plus courir dans ce pays de risques immédiats, le gouvernement n’a pas jugé possible de continuer l’effort que nous avons déployé pendant plus de six mois en faveur des victimes du mouvement hitlérien, tant que le haut-commissariat, dont la SDN prépare actuellement le fonctionnement, n’aurait pas procédé à un redressement et à une répartition équitable de ces réfugiés entre les différents pays susceptibles de les recevoir et de leur fournir du travail. »

Les bannis de Hitler. Accueil et luttes des exilés allemands en France (1933-1939), Gilbert Badia et alii, EDI et Presses universitaires de Vincennes, 1984.
La citation figure dans la contribution de Jacques Omnès, « L’accueil des émigrés politiques (1933-1938). L’exemple du Secours rouge, de la Ligue des droits de l’homme et du parti socialiste », pp. 65-101, plus précisément à la page 68-69