L’espace socialiste de libre circulation (1945-1970)
Atlas libertés de circulation 2022
En ce mois d’octobre, Migreurop vous présente une nouvelle carte issue de l’« Atlas des migrations dans le monde : libertés de circulation, frontières, inégalités » qui propose un traitement original et éclairant des enjeux migratoires contemporains en explorant la notion de liberté de circulation.
Cet ouvrage s’intéresse aux moments historiques, aux dispositifs, aux politiques et aux moyens mis en œuvre par les États pour faciliter les migrations et les mobilités en général. Dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, face au phénomène de mondialisation, les États ont commencé à envisager des politiques communes visant à faciliter la mobilité de certaines catégories de personnes au sein de différents espaces régionaux. La deuxième partie de cet Atlas explore ainsi divers espaces de liberté de circulation, dont « l’espace socialiste de libre circulation (1945-1970) » présenté dans cette carte d’Olivier Clochard.
La stratégie migratoire de la Pologne (2025-2030) approuvée par le gouvernement le 15 octobre dernier, prévoit la suspension temporaire des demandes d’asile, sous prétexte que « la Russie et la Biélorussie utilisent la migration pour déstabiliser la Pologne ». Cette mesure menace le droit de solliciter l’asile et la protection contre les refoulements pourtant garantis par le droit international, de toutes les personnes exilées qui empruntent la route de l’Europe de l’Est dans l’espoir de rejoindre l’UE.
Comme indiqué sur cette carte, la Pologne faisait partie de l’espace socialiste de libre circulation. Dans cet espace régional, correspondant au bloc de l’Est, les déplacements entre les pays sous l’influence de l’URSS étaient facilités. Bien que cette liberté de circulation était strictement encadrée et concernait principalement les voyages pour des raisons de loisir ou de travail plutôt que pour une installation libre et durable, cette carte nous rappelle que les entraves à la mobilité n’ont pas toujours été la norme dans cette région. Elle permet, à l’image de l’Atlas dans son ensemble, de remettre en question l’idée qu’il n’y aurait pas d’alternative au durcissement des politiques migratoires – que la quasi-totalité des partis de gouvernement des États de l’UE présente comme inéluctable.