Les effets dévastateurs des politiques migratoires européennes
Le réseau Migreurop soutient l’opération Mediteranea contre les effets dévastateurs des politiques migratoires européennes. Depuis 2011, Migreurop participe à la coalition Boats4People et soutient la plateforme Watch the Med, qui visent à promouvoir les droits des migrants en mer, en faisant connaître et en documentant les situations de détresse, attentatoires à leurs droits. Dans la continuité de ce travail de dénonciation, le réseau soutient le projet Mediterranea.
Le réseau Mediterranea Saving Humans, qui a affrété le Mare Jonio, bateau sous pavillon italien, a deux objectifs : « C’est une mission d’obéissance civile et de désobéissance morale » (Alessandra Sciurba, chercheuse et activiste) et « l’important, pour nous, c’est aussi de nous sauver nous-mêmes, de nous sauver des saletés qui se passent tous les jours sous nos yeux » (Marta Pastor, embarquée comme bénévole).
L’idée naît en juin 2018 dans un groupe d’activistes, d’universitaires, d’élus italiens et de commerçants de Palerme, avec l’appui du maire, Leoluca Orlando. Accompagnée par deux petits bateaux de l’ONG allemande SeaWatch et survolée par un avion solidaire Colibri, la première mission est partie en octobre 2018, la prochaine se fera en février 2019. Il s’agit de signaler les bateaux en détresse, de dénoncer les violations des droits des migrant.e.s et du droit maritime commises par les garde-côtes libyens, avec la complicité muette de l’Union européenne (UE).
Le 5 janvier 2019, Mediterranea et Open Arms, réunis dans la plate-forme United4Med, louent un bateau à Malte et ravitaillent le SeaWatch3 et l’OpenEye bloqués dans les eaux maltaises, avec à leur bord 49 migrants (après 19 jours d’errance l’UE inventera une solution cynique d’accueil et de répartition) .
L’objectif final : Mediterranea in mare doit se poursuivre par Mediterranea in terra, des mobilisations dans les villes, d’abord en Italie puis en Europe, pour une politique d’accueil, de circulation et de droits.