Frontière franco-italienne : cristallisation des violences
Atlas des migrants 2017
La frontière franco-italienne : cristallisation des violences et violations des droits
Au coeur de l’espace Schengen, la frontière entre la France et l’Italie – traversée par des mouvements migratoires depuis de nombreux siècles – s’est refermée avec le rétablissement des contrôles aux frontières internes en novembre 2015 [1]
Devenue un espace militarisé et contrôlé, la frontière franco-italienne est depuis près de trois ans l’illustration de politiques migratoires visant à refouler les personnes dites migrantes au mépris de leurs droits fondamentaux : contrôles au faciès, renvois forcés sans respect des procédures, non-respect des droits des mineurs isolés ou des demandeurs d’asile, privation de liberté dans des conditions indignes et sans cadre légal.
Ici comme ailleurs [2], cette logique de contrôle et de militarisation des frontières conduit les personnes en migration à prendre de plus en plus de risques dans leurs parcours. Ainsi, le recensement de dizaines de morts à la frontière franco-italienne nous rappelle que les frontières extérieures comme intérieures de l’Union européenne tuent.
Afin de promouvoir l’accueil des exilé.e.s, de dénoncer le « délit de solidarité » et la fermeture des frontières françaises, une marche citoyenne et solidaire pour les migrant.e.s a été lancée le 30 avril 2018 depuis Vintimille en direction de Calais.
Auteur·e·s de la carte : Morgane Dujmovic et Thibaud Duffey
Carte issue de : Migreurop (2017), Atlas des Migrants en Europe. Approches critiques des politiques migratoires, Paris, Armand Colin.