Entre les frontières

Un film de Avi Mograbi

Synopsis

Avi Mograbi et Chen Alon partent à la rencontre de demandeurs d’asile Africains que l’État d’Israël retient dans un camp en plein désert du Néguev.

Par le biais d’un atelier inspiré du « Théâtre de l’opprimé », ils interrogent le statut de réfugié.

Pourquoi Israël, terre des réfugiés, refuse de considérer le sort de ces exilés que la guerre et les persécutions ont jetés sur les routes ?
Quel est l’élément déclencheur qui pousse un jour ces hommes et ces femmes à abandonner tout ce qu’ils possèdent pour plonger vers l’inconnu ?
Le théâtre peut-il créer un pont entre les Hommes pour qu’ils échangent et se comprennent ?


Teaser

Bande annonce officielle Entre les frontières (Between Fences, Bein Gderot) - un film de Avi Mograbi from Météore Films on Vimeo.


Informations

Réalisation : Avi Mograbi
Avec la participation artistique de : Chen Alon et Philippe Bellaïche
Production : Les Films d’Ici – Serge Lalou et Camille Laemlé, Avi Mograbi Production
Durée : 84 minutes
Année de production : 2016

Sortie en France : 11 Janvier 2017
Programme des premières projections débats en pièce jointe. Suivez l’actualité du film sur Facebook.


"Entre les frontières" aborde le thème de l’enfermement à travers des récits de personnes exilées enfermées par l’Etat d’Israël dans le camp de Holot et qui ont accepté de prendre part à un atelier théâtral filmé et co-dirigé par Avi Mograbi, le réalisateur du film.

Il témoigne de manière subtile et sensible des multiples facettes et échelles du système d’enfermement et d’exclusion des demandeurs d’asile en Israël.

Tout d’abord à l’échelle du camp de Holot, qu’ils/elles sont autorisés à quitter durant la journée, mais sans trop s’en éloigner toutefois puisque ils/elles doivent y pointer trois fois par jour. En cas d’entorse au règlement, ils/elles peuvent être envoyé dans le camp fermé voisin de Saharonim. L’environnement géographique dans lesquels ont été implantés ces deux camps constitue une autre forme d’enfermement, voir de ségrégation spatiale, dans la mesure où ils se trouvent à plus de 70 kilomètres de la ville plus proche, celle de Beer Sheva.

A l’échelle nationale, Israël peut également être appréhendé comme un centre de détention géant. Comme l’évoquent plusieurs protagonistes du film, les demandeurs d’asile ne sont pas autorisés à quitter le pays pour continuer leur parcours en Jordanie ou en Égypte par exemple. De plus, un retour vers leur pays d’origine - l’Érythrée pour la majorité d’entre eux - se traduirait au meilleur des cas par une incarcération dès leur arrivée sur le territoire.

La majorité des scènes sont filmées en lieu clos, dans un bâtiment désaffecté situé à proximité du camp de Holot, à l’intérieur duquel sont organisés les ateliers.
L’excellent jeu des acteurs permet de retracer les différentes étapes de leur parcours migratoire et d’appréhender, ainsi, de manière originale les raisons de leur départ de leur pays d’origine, l’ensemble des obstacles et des dangers qu’ils/elles ont du traversé sur la route, ainsi que la violation de leurs droits fondamentaux depuis leur arrivée en Israël et plus particulièrement à Holot (négation du droit d’asile, manque d’accès aux soins, entrave à leur liberté de culte, etc.).

Le film évoque également les pressions exercées par les fonctionnaires israéliens de l’immigration sur les demandeurs d’asile pour qu’ils/elles acceptent de s’engager dans des procédures de retours « volontaire » vers l’Ouganda, pays dont aucune des personnes maintenues à Holot n’est originaire…
Enfin, les ateliers permettent également de rejouer des scènes de racisme dont sont victimes les exilés dans les rues du pays.

"Entre les frontières" contribue à faire connaître la situation - inacceptable, invraisemblable et peu connue du public européen - que vivent les exilés en Israël, mais aussi à montrer, à partir de ce cas, les multiples facettes des formes d’enfermement dont peuvent être victimes les personnes étrangères.

Critique de Migreurop