« Le retour volontaire, quelles politiques ? »
Engagé depuis 2008 dans un travail d’analyse des enjeux de la réadmission, le réseau Migreurop a pu observer l’essor des programmes d’aide au retour volontaire dans la stratégie européenne de renvoi des étrangers, tout en constatant l’écart entre les discours politiques sur le retour (sous entendu volontaire) sûr, digne et durable et les pratiques coercitives des Etats. La préférence octroyée par la « directive retour » à cet instrument est révélatrice des contradictions entre les objectifs anti-migratoires de l’UE et les principes libéraux promus par les démocraties européennes.
Avec le concept du « retour volontaire », le principe de l’expulsion a été transposé dans le champ de l’action sociale, sous la forme d’un dispositif d’assistance humanitaire reliant les pays expulseurs aux pays des expulsés qui brouille la dimension de contrainte sans pour autant perdre de vue l’objectif de sortie du territoire. Sous couvert d’aide et d’humanisation des reconduites à la frontière, ce mécanisme permet in fine aux Etats européens d’instaurer une étroite continuité entre les régimes préventif et répressif et, par ce biais, d’étendre leur capacité de contrôle sur les étrangers.
Une journée de réflexion inter-associative a été organisée le 4 juillet 2014, d’une part, pour esquisser un état des lieux analytique et critique de cette politique plurielle, ancienne mais encore méconnue et, d’autre part, pour engager un débat sur le « retour volontaire », ses faux-semblants et ses enjeux politiques, humanitaires et sociaux.
Outre le compte rendu de la rencontre, un document de travail a pu être réalisé grâce aux informations collectées par des représentants associatifs (Ciré, Sos Racismo, Ordre de Malte, Migreurop, Trajectoire, Mir Sada) ainsi que des chercheurs, sur les programmes d’aide au retour et à la réinsertion dans différents pays de renvoi (France, Belgique, Espagne) et d’après expulsion (Roumanie, Bosnie, Serbie, Equateur) et sur le rôle d’institutions comme l’OIM et l’Ofii.
Ces deux documents sont disponibles en pièce jointe (en français uniquement).