Visite du CIE de Via Mattei (Bologne)

Le 1er mars 2011, certains activistes de la campagne Welcome ont tenté de forcer l’entrée du CIE de Bologne, en vain.
L’après-midi même, une délégation composée d’un avocat, de deux conseillers régionaux, M. Meo et M. Sconciaforni, ainsi que d’un représentant de Melting Pot Europe (membre du réseau) ont pu visité ce centre, suite à l’action menée au matin.

La visite a permis de mettre en lumière l’état délabré de ce centre, qui s’apparente à un « bunker » : dans les chambres, tout le mobilier (lits et armoires) est en acier, ainsi que les sanitaires et douches (qui n’ont pas de portes). La délégation a pu également mesurer l’état de détresse et souffrance psychologique des personnes enfermées : un détenu a tenté de s’ouvrir les veines devant les visiteurs et d’autres migrants ont montré leurs cicatrices aux poignets. Une personne atteinte du VIH est retenue dans le CIE. Pour le représentant de Melting Pot, retenir un malade dans un tel lieu, sans soin ni assistance adaptés, s’apparente à de la torture. Des toxicomanes sont également retenus dans le centre. Les migrants présents dans le centre sont de diverses nationalités, ils sont enfermés pour un mois au minimum, en moyenne trois, et la durée de détention peut atteindre les 6 mois. Le centre compte environ une centaine de détenus. Parmi eux, 45 tunisiens, arrivés en Italie après la chute du régime de Ben Ali. Ils n’ont aucune idée du lieu dans lequel ils sont, et surtout ne comprennent pas pourquoi ils sont enfermés dans des conditions si dégradantes et inhumaines sans avoir commis aucun délit. Ils sont répartis, par les autorités italiennes de manière totalement aléatoire et sans critère apparent. Leurs témoignages traduisent le traitement particulièrement arbitraire réservé au migrants tunisiens par le gouvernement italien : des transferts sans examen sérieux de leur situation, des procédures expédiées et bâclées, aucune information n’est donnée aux migrants.