BOSNIE-HERZEGOVINE : isolement et violences policières au camp de Lukavica.

Une vingtaine étrangers détenus au centre de détention de Sarajevo de Lukavica, dont certains sont enfermés depuis plus de six mois, réclament désespérément des informations sur leur dossier administratif, et leur libération. Deux d’entre eux qui, de guerre lasse, ont tenté de s’enfuir le 13 mars, disent avoir été lourdement passés à tabac lorsqu’ils ont été rattrapés par les gardiens. L’un d’eux, gravement blessé à l’œil, a subi trois hospitalisations. Tous les deux sont placés à l’isolement. A ce jour, les informations relatives à ces graves incidents sont lacunaires, malgré la promesse de la direction d’ouvrir une enquête.

Le camp pour étrangers de Lukavica a déjà connu plusieurs grèves de la faim [1] et des tentatives de suicide. Les détenus s’y plaignent de violences policières, non sanctionnées. D’après les témoignages recueillis par Migreurop, le comportement des policiers se serait récemment durci et des mesures punitives seraient arbitrairement mises en place, comme le confinement obligatoire dans les chambres une heure chaque matin.

Migreurop demande à la direction du centre, et aux autorités bosniennes :

. de mettre un terme à l’isolement des deux détenus et de leur délivrer les soins dont ils ont besoin ;

.de lever les mesures punitives sur les autres prisonniers du centre, notamment le confinement dans la journée.

. de fournir aux étrangers détenus une aide juridique effective et des traducteurs, afin qu’ils puissent exercer les droits auxquels ils n’ont pas encore eu accès ;

. de mettre en œuvre une enquête indépendante sur les violences policières dont les détenus se plaignent depuis plusieurs mois d’être régulièrement les victimes ;

. de respecter les engagements internationaux de la Bosnie-Herzégovine, notamment la Convention européenne des droits de l’homme, le Pacte international des droits civils et politiques et la Convention internationale contre la torture.

Migreurop rappelle également aux instances européennes qu’elles doivent prendre leur responsabilité concernant ce camp externalisé par leurs soins [2] afin que les droits fondamentaux européens soient également respectés en Bosnie-Herzégovine

Migreurop rappelle que le Réseau est opposé à l’enfermement des migrants pour des motifs administratifs et à la criminalisation de l’immigration qui ont pour corollaire la violation des droits fondamentaux [3].

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